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PEUT-ON GAGNER LES DROITS SI ON NE SE BAT PAS POUR TOUS ?

dimanche 14 septembre 2008

En mai, La CGT a lancé à Paris une grève d’ouvriers sans-papiers pour leur régularisation. Les média ont relayé l’affaire, tout le monde a su que les sans-papiers travaillent, que les patrons ont besoin d’eux, que le pays a besoin d’eux. La CGT est allée négocier avec le ministère de l’immigration l’examen d’un millier de dossiers.
C’est le syndicat lui-même qui choisissait les dossiers parmi ceux de ses adhérents, qui les préparait pour la préfecture et allait les déposer. Très vite, d’autres sans-papiers ont voulu participer, mais devant le refus du syndicat, ils ont occupé le siège de la CGT, la Bourse du Travail.

A Toulouse, le Rassemblement a combattu l’idée d’une grève de sans-papiers. Nous nous sommes aussi fermement opposés au dépôt de dossiers. Pourquoi ?

1° IL N’Y A PAS DE REGULARISATION POSSIBLE DANS LE CADRE DU CESEDA : Au contraire, on voit de plus en plus de gens perdre les papiers. Les régularisations dont parle la CGT, c’est des autorisations de séjour de 3 ou 6 mois, le temps pour les préfectures d’étudier les dossiers. Les quelques cartes de séjour obtenues sont des cartes de 1 an soumises au travail en CDI. Aucune garantie de renouvellement.

Si les patrons ne peuvent pas embaucher légalement les ouvriers sans-papiers, si la police pourchasse les gens, multiplie les contrôles et les arrestations, c’est parce que la loi CESEDA le permet. Si on veut pouvoir travailler en règle, il faut gagner l’abrogation du CESEDA, parce que cette loi sort les étrangers du droit général. En faisant comme s’il était possible de s’arranger avec cette loi, la CGT trompe les gens.

2° CA NE SERT A RIEN DE DEPOSER LES DOSSIERS : la préfecture les a déjà. Faire un nouveau dépôt sert seulement à mettre à jour les fichiers de la préfecture (adresse, employeur...). C’est très dangereux . Avoir la carte CGT ne protège pas de l’expulsion, pas plus que le parrainage. On l’a vu à Toulouse, où des gens ont été expulsés une semaine après avoir été parrainés par le Maire, et où en août la CGT a protesté, toute "étonnée" après l’expulsion d’un de ses adhérents sans-papiers, un ouvrier algérien.

3° LA BATAILLE POUR LES PAPIERS EST UNE BATAILLE COLLECTIVE, POUR LES DROITS POUR TOUS. Si on n’a pas les papiers, ce n’est pas une erreur de l’administration, c’est à cause de la loi : le CESEDA est une mauvaise loi, une loi contre nous, les ouvriers sans-papiers, une loi contre l’ensemble des ouvriers du pays. Les sans-papiers qui se regroupent par nationalité ou par un syndicat comme à Paris se trompent parce que la bataille pour les papiers concerne tout le monde dans le pays, vu que c’est une bataille pour la justice et l’égalité, une bataille pour les droits.

Le 22 mai dernier, le Rassemblement des Ouvriers sans-papiers a organisé un arrêt de travail sur les chantiers pour discuter tous ensemble de cette loi CESEDA et des contrôles de police incessants contre les ouvriers. On a proposé à la CGT d’appeler à cet arrêt de travail ou à une grève en juin contre le CESEDA plutôt que de proposer une grève des seuls ouvriers sans-papiers. Ils ont refusé de s’y associer.

4° IL NE FAUT PAS SE DECOURAGER. Avec le bilan désastreux de cette grève (quelques papiers, des sans-papiers divisés, qui croient encore qu’ils peuvent être régularisés dans le cadre de la loi) et la politique très dure du gouvernement, beaucoup de sans-papiers n’osent plus se montrer, et ne savent plus quoi faire. Ce n’est pas le moment de baisser les bras. Si vous voulez vivre libres et en paix dans ce pays, IL FAUT SORTIR, SE MONTRER, S’ORGANISER et mener bataille pour les droits pour tous :

• Au début septembre de nombreux employés de la Brinks ont marqué leur solidarité avec un de leur collègue camerounais menacé d’expulsion : français ou étrangers, ils se sont regroupés pour dire qu’il devait rester ici, et avoir les droits de son travail.

Vous n’êtes pas seul. Le Rassemblement existe, nous avons une expérience de la bataille, nous connaissons la loi. Nous sommes organisés ensemble depuis plusieurs années, de façon indépendante, en comptant sur nous-mêmes, sur la base de principes clairs :

  • QUI VIT ICI EST D’ICI.
  • LE TRAVAIL DOIT DONNER DES DROITS, LES MEMES POUR TOUS.
  • Une loi peut changer si des gens se battent pour cela !

Dans les semaines qui viennent, des réunions de travail, des réunions publiques, des rassemblements vont avoir lieu pour faire connaître et amplifier notre bataille pour les droits pour tous, pour une politique de paix et d’amitié entre les habitants du pays. Prenez contact si vous voulez en être, y participer !

• Abrogation de la loi CESEDA contre les ouvriers étrangers et leurs familles ! Régularisation générale sur la base du travail, des études, de l’asile, des soins, de la vie ici !

• Il n’y a rien de bon a attendre de l’Etat, du gouvernement, de ses partis et syndicats : comptons sur nous mêmes pour gagner les droits pour tous !

Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis

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