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NOUS NE VOULONS PAS D’UN PAYS ENNEMI DE SES ENFANTS !

dimanche 31 mai 2015

Nous faisons connaître ce texte, écrit par une Assemblée de parents, enseignants, habitants.
Il nous semble important de le faire connaître car il pointe des questions essentielles pour démêler la situation actuelle.

1. Un enfant = un enfant. Ceci peut sembler une évidence, mais tout dans la société actuelle et le système scolaire va à l’encontre de cette affirmation. C’est pourquoi il faut le redire haut et fort.

Affirmer qu’un enfant = un enfant, c’est

  • affirmer que tous les enfants du pays ont droit à la même instruction, quels que soient leur nationalité, leur état de santé, leur statut administratif....
  • affirmer qu’on ne peut et ne doit pas demander à des enfants de se comporter en adultes, les obliger à des choix qui les bloquent, en exigeant qu’ils se justifient sur leurs origines, leur religion ou celle de leur famille, leur façon de vivre, etc...
  • affirmer que la mixité sociale est un leurre : les riches ne mettront pas leurs enfants dans les écoles des quartiers populaires, et si leurs enfants réussissent mieux, c’est aussi parce qu’ils ont les moyens de les aider à surmonter leurs difficultés. En réalité, aujourd’hui, « mixité sociale » signifie « mixité ethnique ». C’est une façon de faire porter l’échec de l’école sur les enfants eux-mêmes et leurs familles, présentés comme par nature incapables de s’adapter à l’école.
  • Et c’est affirmer qu’il faut en finir avec les appellations stigmatisantes (ZEP, Réseau Education Prioritaire etc) qui enferment les enfants des quartiers populaires dans des groupes prédéterminés, en les présentant comme des élèves à part, différents, nécessitant des professeurs spécialisés.

Il ne doit y avoir qu’une seule école, qui prend en compte les besoins de chaque enfant, où qu’il vive en France.

2. Les enfants des quartiers populaires, les enfants d’origine arabe, africaine, chinoise, rom.... sont tous des enfants du pays, déjà français pour la plupart. Il faut arrêter d’en faire une catégorie spéciale : « jeunes de banlieue ». Est-ce qu’on parle de « jeunes de centre-ville », de « jeunes des campagnes » ?

  • Refuser les appellations qu’on nous donne et qu’on donne à nos enfants (habitants des cités, musulmans, immigrés....),
  • se penser soi-même comme étant du pays, permettre à ses enfants de se penser comme français, même s’ils n’ont pas encore la nationalité,
    c’est essentiel, car alors on ne voit pas les choses de la même façon : si on commence à se penser comme étranger, ou à penser aux autres comme à des étrangers, alors on favorise le courant racialiste, l’idée que les gens seraient « génétiquement différents », selon leur origine ethnique, leur culture, leurs coutumes... Et ça finit forcément par l’opposition des uns contre les autres, par l’enfermement des enfants dans leur groupe, leur quartier, par les priver d’avenir.

3. Il n’y a pas d’ennemi intérieur. Il faut arrêter avec ce délire de la 5ème colonne, arrêter de voir des djihadistes à tous les coins d’immeuble, de considérer des enfants comme des graines de terroristes ! La plupart des gens veulent vivre tranquillement. La vraie solution est de rétablir les liens, de créer des lieux comme notre Assemblée, qui réunit des gens divers (parents, enseignant(e)s, habitant(e)s, de tout âge et origine), où on peut se parler en confiance, réfléchir à la situation, démêler les fils, dire ce qu’on pense, trouver les points sur lesquels s’appuyer pour avancer dans la situation. Il y a urgence à s’y mettre.

4. L’école ne doit laisser aucun enfant sur le bord de la route. Ce n’est pas normal que des enfants soient abandonnés par l’institution, que certains soient déscolarisés, se retrouvent quasiment ignorants à la sortie de l’école. Le rôle de l’école c’est de scolariser tous les enfants du pays, et de donner à chacun les mêmes connaissances pour qu’il puisse ensuite trouver sa place dans la société, sans décider à l’avance de ce que sera cette place.

5. Ces points sont des affirmations, des angles d’attaque pour aborder et réfléchir les situations pratiques, s’y confronter et trouver des solutions. C’est important de s’en emparer et de les mettre en débat, parce que ce qu’on pense a des effets. Si c’est l’idée qu’aucun enfant ne doit rester sur le bord de la route qui se répand, cela implique un type d’école différent de celui qui se met en place. Et ça, c’est de notre responsabilité, à nous parents, enseignants, habitants, qui ne voulons pas d’un pays ennemi de ses enfants.

Nous vous invitons à en discuter avec nous, nos réunions sont ouvertes à toutes et à tous sur la base de cet engagement.

L’Assemblée Parents/Enseignants/Habitants

Pour nous contacter : 06-13-06-94-62 mail : assembleeparentsprofshabitants@gmail.com

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