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LES OUVRIERS, LA POLICE, LA PAIX.

dimanche 31 janvier 2016

Ce texte vient après des discussions qui ont eu lieu entre des ouvriers qui travaillent sur des chantiers, mais ce qu’elles révèlent et ce qu’elles pointent concernent tout le monde, c’est pour cela que nous le faisons connaitre.
Les discussions dont nous parlons ont été suscitées par un ouvrier en réponse à l’exaspération qu’ont formulée des dizaines d’autres au sujet des contrôles de police qu’ils subissent ou dont ils sont les témoins. En effet, avec l’état d’urgence, et le fait que le gouvernement dise « on est en guerre », police et gendarmerie se mettent de plus en plus souvent à certains rond-points routiers dès 6 h du matin et arrêtent les fourgons et camionnettes de chantier : ils vérifient les identités, les papiers, les contrats des ouvriers qui partent au travail... C’est devenue une habitude, c’est présenté comme normal et nécessaire.
Beaucoup de ces ouvriers disent entre eux : « on n’est pas des assassins, on n’est pas en guerre, on cherche pas d’histoires : on va au travail pour gagner notre vie, c’est tout ! Qu’on nous laisse tranquilles ! ».

Les discussions ont alors porté sur la nécessité de se réunir, de se rencontrer pour travailler à ce que les rapports entre les gens dans le pays soient pacifiés et que certaines personnes ne soient pas montrées du doigt, tracassées ou persécutées pour leur origine, leur religion, leur lieu d’habitation, leur travail etc...
A cette proposition, la réponse immédiate a été : « c’est l’Etat qui décide et il n’écoute rien » et aussi : « de tout façon, l’Etat fait sans nous, il ne prend en compte rien de ce que nous vivons ».

Raisonner ainsi amène à ne rien faire, et c’est comme si on était dans une prison : on tourne en rond, on rumine, on subit, on va au travail en étant surveillés et contrôlés par la police... et on continue à tourner en rond et à s’énerver contre l’humiliation que ça fait vivre.

  • C’est vrai que c’est l’Etat qui décide de mettre la police aux ronds-points, et ainsi désigne les ouvriers comme des dangers et des ennemis possibles ( peut-être parce que beaucoup sur les chantiers sont « basanés » ? ). Voilà ce que décide l’Etat, et sa décision n’est pas bonne. Mais nous qu’est-ce qu’on peut décider ? Où est la nôtre, de décision ? Il y a des choses qui peuvent très bien se faire, qui sont possibles : par exemple ce texte que vous lisez, que nous avons fait pour dire à tous ce qu’on pense de ces contrôles injustifiés.
    On peut très bien décider aussi, si ces contrôles perdurent et se généralisent, d’être présents, d’appeler ceux qui veulent à être présents aux rond-points pour montrer qu’il n’est pas normal de tracasser des ouvriers à 6h du matin ! De telles choses peuvent se discuter, s’organiser. Et en faisant cette proposition, on commence déjà à sortir de la prison où la politique du gouvernement veut nous mettre et où on se met soi-même.
  • C’est vrai aussi que l’Etat fait sans les gens, et contre les gens et qu’il n’écoute rien ! Cela, aujourd’hui tout le monde le sait, c’est devenu une évidence. Mais nous qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on essaie de mettre en place, entre tous ceux qui ont des choses à se dire, à partager, pour gagner le respect et le droit des gens, et imposer la paix ? Indépendamment du mépris et de l’indifférence de l’Etat à notre encontre, on peut très bien se rencontrer, se réunir pour ouvrir à des choses possibles pour transformer la situation.

Nous avons décidé de soumettre ces quelques points au débat public. Ce n’est qu’en pratiquant ainsi : en disant ce qu’on pense et ce qu’on veut, qu’on peut avancer aujourd’hui. C’est un appel à se mettre au travail sur des questions aussi importantes. Il ne suffit pas de dire : « l’état d’urgence c’est dangereux » et « l’Etat ne nous écoute pas ».
IL FAUT AUSSI DIRE CE QU’ON A À DIRE, FAIRE CE QU’ON PEUT FAIRE.

« Ceux qui veulent le pays pour tous »

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