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L’ Etat sans peuple détruit le pays à coup de persécutions et de tensions civiles. Quel Pays voulons-nous ?

lundi 11 novembre 2019

RENCONTRE LE MARDI 26 NOVEMBRE

Nous n’allons pas faire ici la liste des exactions étatiques contre les gens, Gilets Jaunes, personnes portant le voile, chômeurs... Nous essaierons plutôt de penser cette situation nouvelle où l’Etat affiche clairement qu’il n’est pas là pour les gens, pour les habitants du pays, ceux qui le bâtissent, le font vivre et grandir et avancer des points sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour y faire face.

1) Dans nombre de mouvements actuels (Algérie, Chili, Liban, Irak...) un point devient central : de l’intérieur de ces mouvements, des gens affirment leur volonté de dépasser les divisions mises en place entre eux. On voit des tentatives passionnantes de rencontres nouvelles entre personnes qui ne se parlaient pas car se considérant de monde différents, s’ignorant ou antagoniques. Au Soudan, durant le grand mouvement populaire sur les places, des gens disaient : « en écoutant les autres, je découvre mon pays ».
Aujourd’hui, nous en sommes peut-être là : il s’agit de découvrir notre pays, tel qu’il est, de découvrir qui le compose, de découvrir ses habitants différents avec ce point commun qui est que nous sommes tous ici, confrontés à de multiples problèmes, qui tous ont à voir avec le respect et la prise en compte de chacun, et de mettre en avant la volonté de vivre en paix en refusant les tensions que certains alimentent.

2) Ce qui nous est posé, c’est quel pays voulons-nous ? Quelle idée nationale (et non pas nationaliste) pouvons-nous porter qui assure le respect des gens, les droits de chacun et la paix ?
Pour avancer là-dessus il faut différencier le Pays et l’Etat : il y a les gens et il y a l’Etat ! Ce ne sont pas les mêmes choses.
La manœuvre du gouvernement et des partis politiques est au contraire de fusionner les 2 : le mot « République » ressassé à l’infini est là pour ça aujourd’hui. Qu’il soit devenu le nom de la sauvagerie policière, le nom de la persécution organisée sous le prétexte d’un bout de tissu, le nom d’une nouvelle guerre de religion, le nom d’une méfiance envers la jeunesse, le nom de l’utilisation de la force dès qu’une contestation apparaît (pompiers, cheminots, enseignants, personnel hospitalier, habitants de quartiers populaires...) n’est pas étonnant : rien ne doit différencier l’Etat et les gens, et si écart il y a il faut le réduire de force au nom de la « République » !
L’Etat sans peuple ne permet pas de faire pays, dans le sens d’avoir un projet commun, d’avoir une pensée qui prenne en compte tout le monde, et qui parle pour tous. Au contraire, c’est la division à l’infini, la guerre de tous contre tous, la peur et l’ignorance. Les persécutions se multiplient en ciblant à tour de rôle les uns et les autres comme « ennemis de la République ».

3) L’entente entre des gens différents. La frayeur du gouvernement face au GJ est venue en grande partie de cette possibilité qui commençait à se chercher. Parler d’entente entre gens différents n’est pas faire des incantations pour « la convergence des luttes », mais s’interroger sur la possibilité que des points de principe puissent être partagés sur le Pays, pour le respect des gens et pour la paix (contre les persécutions et les tensions civiles) et sur comment l’Etat doit se comporter vis à vis des gens et de leurs affirmations.

4) Ce sont peut-être les questions de l’après « dégagisme » : des mouvements « pour un pays pour ses habitants » qui interrogent sur comment être en position de dire à l’Etat ce que nous attendons de lui et d’arriver à l’y contraindre.

(Sur la notion d’Etat séparé, sans peuple, on peut consulter des articles sur le Journal des Possibles )

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