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Lettre Ouverte à la Préfecture de Toulouse

A propos du logement d’urgence

dimanche 1er décembre 2013

LETTRE OUVERTE A MME FLORENCE VILMUS,
SOUS-PREFETE CHARGEE DE L’INSERTION SOCIALE

Toulouse, le 21/11/13

Madame la sous-Préfète,

Nous venons de lire un article dans le quotidien « La Dépêche » du 19/11/13, intitulé « Centre : de plus en plus de familles à la rue », dans lequel, face à une situation catastrophique (un travailleur social du 115 témoigne par exemple : « Jeudi dernier, un soir où il faisait très froid, on a refusé 182 personnes, parmi lesquels une cinquantaine d’enfants »), vous répondez : « Nous avons créé 35 places et on est en capacité financière d’en créer 25 de plus mais on n’a pas encore trouvé les appartements pour loger des familles ».

Madame la Sous-Préfète, nous sommes stupéfaits devant une telle déclaration : en effet, dès le mois de juin 2013, nous avons alerté les autorités, préfecture et mairie, sur la démolition programmée d’appartements sains, spacieux, T4, T5, T6, en bon état, rénovés depuis moins de 10 ans, alors qu’il y a à Toulouse des familles en situation de mal logement ou sans logement.
Certaines de ces familles sont venues manifester devant un des immeubles promis à la démolition, puis ont remis à Mme Touchefeu, adjointe au Maire, lors d’un rendez-vous au Capitole, une pétition signée par de nombreux habitants de la Reynerie et de Toulouse, pour demander un moratoire sur les démolitions tant qu’il y aurait à Toulouse des familles à la rue.
Malgré cela, la démolition a été maintenue, avec des pressions importantes sur les derniers locataires en place pour obtenir leur délogement.

Dans le même temps, l’immeuble des Castalides, notoirement insalubre, dont plusieurs familles d’habitants avaient participé aux actions pour le moratoire, a été évacué dans un déploiement policier totalement hystérique, et certaines de ces familles se trouvent encore hébergées en hôtel, à plus de 100 euros la nuitée !

Madame la Sous-Préfète, nous vous demandons donc de suggérer aux autorités compétentes (mairie et préfecture, gouvernement s’il y a lieu) l’instauration d’un moratoire immédiat sur toutes les destructions d’immeubles de logements sociaux en bon état, et de permettre à toutes les familles actuellement à la rue de s’y installer immédiatement.

Il s’agit d’une solution simple, de bon sens, et économe. Car le coût de ces destructions de logements sociaux en bon état est énorme :

• coût humain d’abord, pour les familles à la rue, et pour les familles délogées contre leur gré. Il s’agit de personnes confrontées à un mépris inouï de la part d’administration ne tenant aucun compte d’elles, de leur vie : imaginez-vous ce que peuvent ressentir des parents à la rue devant la destruction de logements spacieux, confortables, chauffés, où ils auraient pu vivre, se poser avec leurs enfants ?

• coût financier aussi : coût de la destruction, car démolir coûte cher, mais aussi coût de l’hébergement des familles en hôtel : avec le paiement d’un mois d’hôtel pour une seule famille, il serait possible de régler plusieurs loyers HLM !

Nous sommes en période de crise : crise économique, crise du logement. Il est de votre responsabilité et de celle de vos supérieurs de réfléchir à des solutions qui tiennent compte de cette réalité. Le moratoire sur les destructions est une de ces solutions, évidente, applicable immédiatement, qui permettrait de loger de suite des familles actuellement à la rue, de désengorger les logements d’urgence et de répondre au mieux à la demande d’hébergement des personnes à la rue.

Nous sommes prêts à vous rencontrer à ce sujet et vous indiquer des possibilités de logements sociaux corrects actuellement promis à la destruction où pourraient se loger des familles.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame la Sous-Préfète, nos salutations distinguées.

« Nous ne sommes pas de la poussière »

Contact :
mail : nousnesommespasdelapoussiere@gmail.com

Copie à : M. Le Préfet de la Haute-Garonne, M. Le Maire de Toulouse
Mme La Ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement
La presse

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