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Déclaration du Rassemblement :

L’expulsion est une politique contre le pays.

dimanche 19 avril 2009

L’expulsion est une politique qui n’est pas pour le pays. Le pays a besoin des gens qui vivent ici. Dans le slogan des 26 000 expulsions, ce qui est essentiel, c’est le chiffre, pas les gens.

La loi CESEDA est l’instrument de cette politique-là. Pourquoi l’état sépare-t-il les époux ? Pourquoi détruit-il les familles ? Pourquoi empêche-t-il les ouvriers de travailler ? L’expulsion est une politique qui rentre dans la vie des gens. L’état décide de la vie des gens ; est-ce normal ?

L’expulsion touche tout le monde, de près ou de loin. Nous, les ouvriers sans-papiers, nous sommes la première marche. Si l’état veut mettre quelque chose en place contre tout le monde, pour enlever les droits, pour faire baisser la tête, il commence par nous.
L’expulsion, c’est une façon de dire que l’état peut te rayer, te faire disparaître, c’est lui qui décide. C’est comme le licenciement : ils expulsent les ouvriers de l’usine, mais les gens veulent travailler, ils ne veulent pas sortir.

L’expulsion, c’est pour montrer que l’ouvrier ne compte pas. Pas seulement nous les sans-papiers, tous les ouvriers et leurs familles aussi. Ils vont jusque sur le chantier enlever l’ouvrier et le faire disparaître. Là où tu es, tu n’existes pas.
L’état donne sa valeur au patron qui fait comme il veut : les patrons cherchent à écraser les gens à les pousser au suicide, à la folie, à la démission. Comment se battre pour être respecté si on laisse humilier les gens à côté de soi ?

L’économique ne peut pas expliquer la politique. Les sans-papiers sont des ouvriers sans droits. Dépouiller l’ouvrier de sa qualité d’ouvrier pour le mener à la situation de « clandestin », c’est une volonté politique. Dans l’imaginaire, « clandestin » est un terme qui fait peur, il désigne quelqu’un qui peut nous nuire, et qu’il faut éliminer, repousser.
Sarkozy et sa bande prétendent protéger les « français » contre un ennemi intérieur. Ils persécutent les gens pour le « bien » des autres. Ce sont des catégories politiques crées de toutes pièces : les « français » et les « immigrés ». Il n’y a rien de réel là-dedans.

Dans la politique parlementaire, les problèmes de la crise, du travail, du logement, sont toujours dus aux étrangers. La gauche et la droite jouent sur la concurrence, ils cherchent à entrer dans le cerveau des gens qui finissent par se dire : « Peut-être que c’est vrai ? » . Ce n’est pas les ouvriers sans-papiers qui provoquent le chômage, en vérité, il y a beaucoup de travail.
C’est pareil à chaque préparation des élections, la droite et la gauche nous remettent ça. Ils jouent sur le point faible des gens, c’est ça une politique contre le peuple.

Nous on propose une autre politique, une politique pour le peuple : On est la première marche, mais de quel escalier ? On a choisi d’être la première marche d’un pays pour tous, où chaque personne compte, où l’ouvrier et son travail comptent.

La bourgeoisie ne vit pas dans la réalité, le réel de la vie des gens, c’est le travail dur. « Ouvrier », c’est celui qui a un travail dur. Nous, les ouvriers, on ne travaille pas seulement pour nous, on fait des choses utiles pour tout le pays. Notre travail est bien fait, il se voit, et il restera longtemps après nous.

Si l’ouvrier est écrasé, qui va lever la tête ? Si l’ouvrier est respecté, tout le monde est respecté. La rafle, c’est le manque de respect de l’ouvrier.

Sur le chantier, quand les ouvriers savent qu’un autre est sans-papiers, ils le voient travailler, ils ne comprennent pas. Ils disent : « Pourquoi ne pas lui donner les papiers, le faire travailler avec ses droits ? »

Pendant nos « Journées de Mai » l’an dernier, on a fait des arrêts de travail pour discuter des contrôles sur les chantiers. Quand la police va sur le chantier chercher un ouvrier, ils contrôlent tout le monde, tous les ouvriers sont maltraités à ce moment-là, même les français. C’est l’humiliation générale, que tout le monde vit. Alors que les gens travaillent, ils sont traités comme des criminels.

On discute avec les gens des autres métiers, on échange et on parle politique. Des français disent : « Je suis comme vous, on est tous ouvriers ». On travaille ensemble, il y a du respect entre nous. On est les mêmes, c’est un point très important, parce que l’expulsion, c’est pour séparer les gens, les mettre en guerre.

Nous, on veut le pays pour tous. On veut l’égalité, on veut le respect et les droits pour tous. On se bat pour ça. Toujours.

Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis

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